Je n’ose plus marcher, quand chaque pas emporte
Un peu de ton odeur restée sur ma peau
Je ne me laverai pas, je veux pouvoir sentir
Que t’es là sur mon corps et puis dans mes cheveux
Je veux rester couchée, demeurer immobile
Te respirer sur moi, juste encore un peu
Je veux pas oublier le bleu que mes yeux boivent
Quand ils plongent dans les tiens
J’irai à l’aveuglette les paupières fermées
Pour garder ton regard au fond de ma rétine
J’veux pas laisser partir ta peau sous mes doigts blancs
Je garde le poing fermé humide de ta sueur
J’ai encore ton cœur dans le creux de ma paume
Il scande les secondes qui m’éloignent de toi
Comme des cailloux j’ai pris, quelques grains de beauté
Et marqué le chemin pour une prochaine fois
Il reste ta salive qui sèche sur mes lèvres
Et un peu de ton sang qui brunit sous mes ongles
J’veux pas qu’tu partes de moi
Mais il manque tes cheveux partout sur mon visage
Il manque ta main sur moi qui court comme un souffle
Même si je sens toujours cette tiédeur vive
Cette soupape qui palpite comme un moteur deux temps
Une friction qui brûle et aiguille mon bas ventre