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veille d'oral
26/08/2007 18:51
le 6 juin 2006
17h30. train. train en retard. il fait trop chaud. je suis fatiguée et j'ai mal au ventre à bouffer tout le temps. le train arrive. dans mon sac de quoi réviser (ça allège la conscience mais pas le sac). dans la tête des dates, des noms: de gens, de villes, de traités, de discours,...des mots en anglais. dans le train. pas la force de réviser. écouter de la musique. en anglais si possible. mais non, Louise attaque. dans le tram. il est 18h15.il faut qu je passe au lycée. Vite pour remplir mes fonctions de fée clochette, ensuite filer chez Sarah, me poser, parler, larmoyer...j'ai les yeux exploser, entre mon allergie au stress, au pollen, aux révisions, au soleil, j'ai des plaques d'eczéma qui me sortent partout ça me démange je me frotte les yeux je me mouche.I take my medicine and a few time later, it's gone.it's diner time, we eat vegetables, tomatoes, bread, turon, and an after eight. it's eight o'clock (nearly).dehors il fait doux, il y a la tiédeur du soir et du soleil qui décline. il y a nos baragouinements en english qui se perdent dans les ruelles de Nantes. il y a nos lèvres qui mâchent nos vies, des morceaux, des souvenirs, des demains, des garçons, des filles, des femmes,...petit frère. il y a nos pieds qui marchent et mes sandales qui me torturent. il y a le bitume sous ma voûte plantaire et mes sandales qui pendent à mon sac. il y a la main de Sarah moite dans ma main de sueur et son sourire dans mes oreilles. il y a le cimetière avec la piste de décollage pour les tapis volants. il y a des notes de musique dans mes orteils endoloris qui trépignent et finissent par danser. il y a du noir dans la baignoire et sur le savon. il y a de la bohème dans l'eau sale. il y a nos voix qui s'écoutent parler pour mieux se répondre. il y a nous et un appareil photo numérique et des chemises de nuit trop courtes pour qu'on les appelle encore comme ça. il y a nous sous le drap et le matelas à sommeil. alors on dort. il y a oral tout à l'heure. mais après tout. What should we care about?
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voir la mer
26/08/2007 18:48
vacances de pâques à Sceaux (92), avril 2006
Je veux sentir la plante de mes pieds s’imprimer à chacun de mes pas dans le sable. Je veux entendre la mer rouler dans mon oreille et polir mon tympan et le vent siffler jusqu’à m’assourdir. Je veux que les embruns humides viennent griffer mon visage. Je veux que le vent fasse ne plus se fermer mes paupières, les rendant prisonnières de l’océan. Je veux que mes yeux écarquillés se livrent à l’horizon, redoutant de cligner, pas même une seconde, de peur de manquer un instant. Je veux que mes pupilles explosent. Je veux que mes tempes, étranglées par l’étau du vent finissent par céder et que ma tête éclate. Je veux sentir cette ivresse où le corps nous échappe, comme sous anesthésie, quand le corps appartient à quelque chose qui nous dépasse. Comme lorsqu’on est ivre… Mais l’alcool est trop facile. Moi, il faut un océan pour me saouler. Je veux revoir l’immensité des vagues, leurs humeurs, leur lumière. Cela fait si longtemps que je n’ai pas vu la mer. Ce halo miroitant, comme au loin une lumière, comme une promesse, comme un espoir,... Ce qu'il manque au métro: la lumière. Tous ces gens dans le métro avec leurs yeux éteints, qui attendent leur arrêt l’air amorphe. Non mais c'est vrai, c'est tellement triste voir des gens si gris, si ternes,... Je voudrais pouvoir les colorier, de leur tailler un sourire. Un monsieur est entré tout à l’heure dans le métro. Il parlait très fort et portait un énorme sac à dos rapiécé. Il a crié aux gens dans le métro qu'il s'appelait Jerry, que pour lui c'était dur parce qu'il n’avait pas de travail, pas de maison non plus. Alors il a demandé aux gens une pièce ou un ticket restaurant parce qu'il avait faim. Mais il y en a tant d'autres… Ils ne gueulent pas dans le métro, mais ils attendent assis par terre, ils pleurent du regard et marmonnent un "madamsilvouplévouzoriépaunetitepièce", et ils tendent le bras, et ils ouvrent la main, un bras las d'être tendu, une main fatiguée d'être vide... A côté de moi, il y a une dame qui sent très fort les crèmes de soin et le parfum qui coûte cher. Elle est très maquillée, très habillée aussi, avec des couleurs criardes moches mais qu'elle seule peu porter. Je veux sentir l’odeur du large. Paris ne sent rien, pleine de senteurs mêlées et d’effluves bâtardes. Une Paris de contraste, d'élégance, de crasse. Entre les célestes grattes ciel et le monde souterrain de la bouche de métro. Paris ce n’est que ça : du ciel et du sous-terrain ; pas de place pour la mer, pas une source, pas un oasis. L’eau n’apparaît que sur la facture de consommation chaque semestre, ou bien par métaphore… Si certains nagent dans l'opulence et le fric, d'autres se noient dans la misère. Paris est une grande piscine où l'on perd pied, un univers aqueux où les sirènes ensorcèlent les touristes, tandis que les squales barbotent dans les palaces de l’Atlantide et que les poissons morts échouent dans l’abysse du caniveau. Paris, Vénus Anadyomène. Assise dans le métro je ferme les yeux. Je ferme les oreilles. Je ne veux plus sentir aucun effluve d’odeur. Je veux voir la mer. Je veux partir d’ici où les poissons sont carrés et ou les gens croient que la mer est bleue. Erreur, la mer n’est jamais bleue, la mer est vert bouteille, outremer, grise, rose, violacée, ébène, blanche, turquoise,…une mosaïque de couleurs pour ceux qui la regardent. Les gens qui disent que la mer est bleue n’y sont jamais allés et répètent ce que disent les contes pour enfants, ou s’ils y sont allés, ils sont passés devant, sans jamais voir la mer. Pourquoi alors s’obstine-t-on à répandre la rumeur que la mer est bleue ? N’y avait-il que Charles Trenet pour savoir que la mer à des reflets changeants ?
La pétasse rousse dans la télé aussi à des reflets changeant, selon la nouvelle color crème de nutriss’ frutiss’ garnier machin. Moi je vois pas de reflets personnellement. Je vois une tignasse rousse moche. Je zappe, lassée j’éteinds.
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étoiles
26/08/2007 18:44
La lumière,... un peu,... de la lumière,... dans la fenêtre,... sur les sourires,... dans les yeux,... un peu de lumière,... sinon pour y voir plus clair,... au moins pour aveugler,... chasser les nuages dans ma tête,... dans mes yeux,... Une source de lumière, comme si ça pouvait étancher une soif, désaltérer une gorge sèche d'où les mots se font de plus en plus durs à sortir, déshydrater un coeur qui à soif, soif des autres, de leurs yeux, de leurs sourires, de leur lumière. Bande d'étoiles filantes!
février 2006
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nouvel an
26/08/2007 18:40
...réveil matin 15h, je me lève comme une fleur, j'étire les pétales de mes draps que les gerbes d'herbes ont un peu salit, les épines me fendent le crâne, je suis plus au paradis, je meus mes tiges enkilosées et sort des bras de Morphée, plus une goutte de rosé, le ciel est vide, il n'y a plus d'étoiles...
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été 2006
26/08/2007 18:37
On n'oublie rien de ce que l'on veut oublier: c'est le reste qu'on oublie
Combien de temps met-t-on pour oublier une personne? Combien de temps nous faut-il pour oublier une fille? Un garçon? Combien de temps met-on pour oublier le nom d'un ami, d'un parent, d'un frère ou d'une sœur? Combien de temps met-on pour se souvenir d'une adresse, d'un numéro de téléphone,... pour l'oublier. Se souvient-on du montant du dernier plein? Et du nom sur la broche de la dame, derrière la vitre sale et rayée, cloîtrée entre les quatre murs de tôle blanche de la petite maison à la sortie de la station essence. J'ai déjà oublié le nom de la fille qui m'a renseignée ce matin au super marché: je ne trouvais plus la chantilly: ils l'avaient changée de place. Sur le moment, je me suis fait la réflexion que ça lui allait bien, avec ses cheveux noirs coupés courts dans la nuque, un peu plus longs au niveau du visage. Elle avait de grands yeux tristes, bleus ou verts, je ne me souviens plus très bien, je crois en tous cas qu'ils étaient plutôt clairs. Isabelle,... non Nathalie,... peut-être Christelle, un truc qui aurait pu rappeler de la chantilly d'ailleurs: doux, sucré, sans être trop écœurant, presque insipide au fond. Pas Nadège: ça c'est écœurant. Ce mélange de blancs en neige, fade, le tout qui nage... Ca te donne un peu l'image d’une île flottante, une sorte de jelly pâteuse et jaune, jaune pâle, qui tremblote paresseusement quand on la déplace. Ca donne la nausée. De toutes façons les vendeuses avec leur vestes toutes de la même couleur, et leur sourire magasin au service du client, t'aurais envie de toutes les appeler Nadège, ou Angèle, sauf les vieilles, les grosses et les mal-aimables, celles-ci ce serait plutôt Roberte, ou Germaine pour les moins pires. Enfin. Elle, je l'ai déjà oubliée. Par contre je me rappelle encore le serveur du bar où j'avais pris un verre avec Cécile le week-end dernier: il s'appelait Vincent, comme son ex, d'ailleurs je me demande si elle a fini par l'oublier celui là. En réalité on se souvient de certains détails parce qu’ils sont associés à d'autres. Où alors parce qu’ils en valent la peine, un sourire sincère, un regard d'enfant désespéré devant un étalage de bonbons, un mot juste, une odeur.
Combien de temps met-t-on pour oublier une première fois? Une dernière fois? Une première fois, si on n’a pas conscience que c'est un grand évènement, on l'oublie sans s'en apercevoir, avec toute l'innocence qui peut nous être accordée, cette candeur qui ne nous permet pas encore de juger de l'importance d'un fait ou d'un autre. Premier mot: trop jeune pour s'en souvenir, première crème glacée, première descente en toboggan, première gifle, premier bon point, première partie de bille, première chute de cheval,... tant d'autres qui suivront et nous feront oublier les précédentes. Et puis il y a le premier mot écrit, bien souvent son propre prénom, comme si c'était la chose la plus importante à ne pas oublier. Imaginez, l'instant d'une seconde, que demain vous vous réveilliez sans plus savoir comment vous vous appelez, c'en est presque impensable. Imaginez seulement... Puis le premier amoureux, la première petite amie, petit copain, premier baiser, première galoche, premier grand amour (et dernier ? Certains disent qu’on a qu'un seul amour dans la vie), première fois...Ca, je ne sais pas encore si on l'oublie. Je n'espère pas. Est-ce qu'on peu oublier son premier? Non, il faut se souvenir. Toujours. Surtout quand on sait que ça pourrait arriver d'oublier, par hasard, ou par négligence,... On y pense de temps en temps, puis de moins en moins. On y pense plus, et de jour au lendemain, on s'aperçoit qu'on a oublié, mais non, pas ça, il ne faut pas oublier. Il faudra que je me souvienne de lui, de ses yeux dans les miens, ses pupilles brillantes, humides d'un plaisir partagé, de nos souffles, en cadence, ces souffles brûlants, brûlants comme nos corps tout entiers, accordés dans la même danse, nos lèvres, insatiables, qui se cherchent, s'agrippent, se mordent, se happent, et son visage d'ange quand il prend la peine d'abandonner ma bouche l'instant d'un regard pour moi, pour mieux me sourire, ce sourire simple, sincère, tendre,… ce sourire. Avec lui je sais que ne regretterai rien. Ces moments dont on a conscience dans l'instant qu'il nous faudra les garder pour toujours à l'esprit. Se souvenir, Ô oui par pitié, faites que je m'en souvienne. Se souvenir des draps bleu clair, bleu comme la mer au dehors, bleu comme le ciel de fin juillet, bleu comme ses yeux contemplatifs, bleu comme le paquet de capotes, bleu comme les draps couleur de ciel, bleu ses yeux outremer, bleu, où l'on s'est noyé ce jour là.
Puis il y a ces autres moments au goût aigre-doux de bientôt fini, la saveur amère d'une dernière fois, ces moments où l'on sait que c'est la fin, et qu'en même temps cette sapidité funeste annonce un renouveau. Puisque qu'il reste tant d'autres choses à vivre, tant encore de première fois et de dernière fois. Un dernier adieu. Une dernière étreinte. Un dernier regard. Un regard qui serre le cœur et noue l'estomac. Cette sensation de vide et de trop plein, qui donne envie d'exploser, afin de se libérer de cette insupportable absence qui nous tourmente déjà. Tu vas me manquer. Le dernier bain dans l'océan avant de reprendre la route et se séparer.
Rentrer chez soi, retrouver sa maison, ses habitudes, le plafond. Home, sweet home. Retrouver la routine apaisante, se laisser bercer par le ronron quotidien, la douceur du logis. Cette douceur intolérable au parfum mielâtre, sirupeux, puis entêtant. Cette vapeur éthylique du foyer si cher, tant et si bien qu'il saoule, enivre, et fini par nous étourdir. Besoin d'air. Un peu d'air... De l'air! Changer d'air. Déménager. Regarder une dernière fois sa petite chambre toute vide, toute froide et désormais étrangère. Face à ce néant, on essaie mentalement de replacer les meubles, le lit, le bureau, la bibliothèque, la table de nuit, l'armoire, le tabouret, un berceau en plastique, les cadres au mur, le trophée de gym, les jouets, les peluches, les figurines épars, les vêtements par terre,... Et on réalise qu'on a déjà oublié, on a oublié la couleur de la robe de cette poupée blonde qui siégeait là, dans le berceau aux rideaux roses. Cette pièce d'apparence banale mais si pleine de souvenirs, de disputes, de parties de billes, d’épopées barbiesques et de monstres derrière la porte,...des bribes de vie,... qui déjà s'évaporent, s'envolent, comme échappés d'une bouteille d'eau de vie bien limpide et bien pleine et que de gré ou non, on aurait laissé à l'air libre, et qui sombrent malgré nous dans les méandres de la mémoire. Mémoire trompeuse aux souvenirs difformes, flous, enjolivés ou décatis.
Combien de temps je vais mettre à t'oublier, toi. Toi dont je suis tombée amoureuse. Guérit-on de cette maladie là? Est-ce c'est comme la varicelle: on l'attrape une fois seulement, et après c'est fini? Est-ce que je pourrai retomber amoureuse? En tous cas j'ai eu la varicelle qu'une seule fois . Est-ce c'est comme le sida alors: un virus qu'on sait mal guérir et dont on peut ne pas réchapper? Mourir d'amour. Et si je ne guéris pas, pourrai-je retomber malade? Mais pas malade de toi, malade d'un autre, qui aura la même maladie, comme ça on serait dans la même galère, au moins on se comprendrait. Mais toi tu es là, toujours, de moins en moins, mais toujours. Pourquoi tu ne veux pas t'en aller? Parce-que je ne veux pas que tu t'en ailles. Parce-que malgré moi ce sale amour vivote, là, au fond, et n'attend que toi pour revenir. Reviens. On s'est rencontré un été, c'était sympa, l'été de mes quinze ans, au Sud de l'Angleterre. On riait bien. Toi tu riais de bon cœur, tu riais de tout; et moi, je riais pour rien, d'un rire tristement et simplement heureux, avec mon cœur tout entier, je riais d'un rire qui déborde, parce-que ça faisait trop longtemps que je n'avais pas vécu comme ça, sans idée noire, sans arrières pensées,... Tu avais réussi à me rendre un peu de mon insouciance, que j'avais trop perdue. Vient un moment où l'on réalise que la vie nous arrache notre insouciance par petits lambeaux, comme une pelure qu'on possèderait étant enfant, et qui s'étiolerait avec le temps. Non, pas tellement le temps, mais plutôt cette chose si adulte qu'on nomme l'expérience. Tous pressés de grandir trop vite, on fini par se rendre compte que les soucis nous amochent et on se retrouve là à vouloir préserver un bout de moignon d'insouciance, quitte à être parfois un peu candide, mais c'est si bon de vivre d'amour et d'eau fraîche, ne serait-ce qu'un bref instant.
Je me disais que jamais il n'y en aurait d'autre comme toi, que je saurais attendre, quitte à avoir d'autres expériences, en attendant. Attendre. C'est si court la vie, peut-on prendre le risque d'attendre? Cela vaut-il la peine? Pour toi j'essaierai. J'attendrai avec tout ce que j'aurais de patience, jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que quoi? Je ne sais même pas. Attendre. Nourrir un maigre espoir pour être mieux déçue. Il y a des choses comme ça, qu'on se force à ne pas oublier, parce qu'on sent que c'est beau, que c'est fort, que c'est essentiel et que ça doit rester. Rester gravé, dans cette foutue matière grise, cette pâte un peu molle ou friable, pour se souvenir des belles choses. Mais il y a tant de choses, trop de choses. Alors toi aussi je t'oublierai. Puisque tu ne penses déjà plus à moi.
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