Dans sa tête c’est la nuit
Tout est morne sombre et gris
Il bruine, il pleut, il neige
Il fait froid dans ses rêves
Il y a ce gros cumulus noir
Qui vient ternir ses yeux hagards
Dans sa tête tout se bouscule
Comme sur un cheval à bascule
Elle se souvient d’elle petite
Et un instant ses yeux crépitent
Puis de nouveau c’est le brouillard
Elle avance sans plus savoir
Où elle va, ce qu’elle fait, ce qu’elle veut
Elle se cogne, elle crie tant qu’elle peut
Pour qu’on l’entende et qu’on l’attende
Elle crie qu’elle veut qu’on la pende
Comme une menace ou un défi
Parce que dans son cœur tout pourrit
Dans sa tête elle se sent perdue
Perdue, seule, seule et sans but
Elle veut savoir où elle en est
Ce qui l’attend, qui elle est
Regardez donc ses yeux sans vie
D’avoir trop vu, pas assez ri
Ces yeux qui en cherchent d’autres
Qui sait si se sont les vôtres
Car elle est partout cette grande fille
Si fière si noire et si fragile
Elle qui ne pense plus qu’à partir
S’arrêter là et puis mourir
Elle qui ne pense qu’à s’en aller
De grâce ! qu’on aille la chercher
Qu’on lui dise qu’elle en vaut la peine
Parce qu’en attendant…elle se saigne
Dites lui combien c’est beau la vie
Et qu’elle est belle quand elle sourit
Dites lui que ivre ça s’apprend
Comme…de se brosser les dents
C’est juste une habitude à prendre
Et c’est bien moins dur que de se pendre
Bon parfois…c’est chiant…c’est vrai
Mais si on s’y tient ça paie
Alors dites lui bien... dites lui qu’elle est belle quand elle vit
Même quand elle pleure, même quand elle crie !