Un sale trou de mémoire a perforé leurs yeux
Comme un billet de train qui passe au compostage
Et leurs têtes sont aveugles
Ne voient plus de miroir qui puisse réfléchir
Elles perçoivent une lueur par un trou de serrure
Elle est trouble mais claire
Comme un petit essaim de lucioles attroupées
Le temps d’un tour de clé et les voilà dehors
Livrés aux vents violents et au froid rigoureux
Les esprits insatiables ont le ventre affamé
Pas plus épais qu’un clou sous le fer du marteau
Le halo lumineux n’était qu’une pauvre étoile
Sur les visages lunaires les yeux sont deux trous noirs
Qui aspirent dans le vide les astres sanguinolents
Marx la rouge n’est plus qu’une pâle planète morte
Une étoile née des rêves, qui,
Pétrie dans les mains du boulanger Joseph
Fait du bien mauvais pain pour les petits Jésus
Et oui Marx la rouge n’est pas l’étoile montante de la nouvelle star
Elle se meurt dans le pourpre de bouches trop grasses
Qui mâchent, digèrent, défèquent les vers solitaires
De Karl et de Friedrich
Elle meurt dans les pupilles de l’ourse SS
Elle se noie dans le khôl d’une fade égérie
Sombre dans le strass des faux cils