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le 05/09/07
05/09/2007 20:59
Dernier soir, dernière nuit, dernier callage sous bonaparte, dernière ronde dans St Raph, et elle est déjà floue... Elle est floue la petite fille, avec ses yeux qui sont loin, loin, si loin, si près du coeur,... Elle est floue, ses yeux se brouillent, ses yeux se brouillent d'avoir trop bu, où pas assez. Ses yeux se brouillent de ne pas avoir assez bu pour pouvoir enfin oublier, pour oublier qu'enfin elle part,... qu'elle part loin de ceux qu'elle a bu, bu les paroles et bu les yeux, les yeux noyés dans le sky, les yeux qui boivent le ciel, et puis quelques étoiles... Et elle tombe, elle tient plus debout la ptite fille, elle se raccroche comme elle peut, elle raccroche comme elle veut, puisqu'elle en peut plus de ces voix, qui lui disent de rentrer chez soi. Elle titube dans les rochers, et elle finit par se raccrocher à une paire de lunettes noires qui lui dit "allez viens boire,... viens boire comme la mer est belle". Alors la petite fille oublie, que loin là-bas elle a une vie et elle s'invente une aventure de skingirl en maxibestof (grande boisson, grande frite ^^), et elle aime ça, et pour ça elle oubliera pas le dernier soir, la dernière nuit, dernier callage sous bonaparte, dernière ronde dans St Raph, mais elle est déjà floue... Elle est floue la petite fille, avec ses yeux qui sont loin, loin, si loin, si près du coeur,... Et elle tombe, elle rampe jusqu'au train, elle sait plus du tout ce qui lui arrive, c'est trop lourd, elle a sommeil, elle monte dans le train et elle s'envole,... Elle essaie à travers la vitre, d'attraper les lunettes noires au vol... mais on lui arrache des mains. Alors la petite fille crie. Elle crie dans son ventre qu'elle a faim et qu'elle voudrait dormir un peu. Alors elle mange et puis elle dort. A son réveil il n'y a plus rien, il fait froid, il n'y a personne. La petite fille tombe de sommeil, elle qui tombera pas amoureuse, et qui dans son ventre crie je t'aime.
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le 30/08/2007
30/08/2007 19:29
Juin, il fait tiède, le soleil décline. Je serre mon père dans mes bras, je monte dans le train. Dans le train il y a une vieille qui parle avec son chien, qui parle à moi un peu aussi, je ne sais plus très bien, je lisais. Puis je me suis endormie. Le matin le cagnard tape déjà lorsque je sors du train. Au bout du quai il y a ma Mamy. Et puis après c’est allé très vite. Plus vite que juillet le laissait présager. C’est comme ça qu’en septembre je suis remontée dans le train. J’ai pleuré, puis j’ai dormi. Le matin au réveil, il fait froid, il pleut. Que s’est-il passé, deux mois ont coulé. Je me retrouve sur le même quai, à Nantes, que je commence à bien connaître…
C’est comme si rien ne s’était passé, j’ai juste quelques cheveux en moins, et quelques sous en plus,… des hématomes aussi. Et puis des ombres dans la tête, des ombres qui dansent et font rougir mes yeux, des visages, des voix, des notes de musique, les bip-bip de la friteuse, le choc des plateaux, un verre qui se brise, « on les vend pas, c’est offert avec les maxi menus ». On n’oublie jamais ce que l’on veut oublier, c’est le reste qu’on oublie. Alors j’ai pris des précautions, j’ai pris des photos, j’ai écrit un peu, j’ai gardé des objets et des tickets de caisse,… j’ai enfermé quelques témoins de ces deux mois d’exil. Comme ça j’oublierai pas. Pas tout de suite. Au Mc Do, on me demande si il va me manquer, je dit : « un peu,… oui » et si je vais le revoir… Je ne sais pas, peut-être. En attendant, la vie va quitter la nuit pour retrouver le jour. Et de soirée en soirée, je vais retrouver la routine, de « jours en jours », des jours trop longs qui font passer les années trop vite et qui nous font oublier pourquoi on est là, parce qu’on a plus le temps de se le demander. Alors je vais attendre, attendre le jour, la nuit, où j’aurais assez de temps à moi pour ne rien faire, et de me reposer la question,… Peut-être qu’alors… Non, en fait je ne sais pas.
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veille d'oral
26/08/2007 18:51
le 6 juin 2006
17h30. train. train en retard. il fait trop chaud. je suis fatiguée et j'ai mal au ventre à bouffer tout le temps. le train arrive. dans mon sac de quoi réviser (ça allège la conscience mais pas le sac). dans la tête des dates, des noms: de gens, de villes, de traités, de discours,...des mots en anglais. dans le train. pas la force de réviser. écouter de la musique. en anglais si possible. mais non, Louise attaque. dans le tram. il est 18h15.il faut qu je passe au lycée. Vite pour remplir mes fonctions de fée clochette, ensuite filer chez Sarah, me poser, parler, larmoyer...j'ai les yeux exploser, entre mon allergie au stress, au pollen, aux révisions, au soleil, j'ai des plaques d'eczéma qui me sortent partout ça me démange je me frotte les yeux je me mouche.I take my medicine and a few time later, it's gone.it's diner time, we eat vegetables, tomatoes, bread, turon, and an after eight. it's eight o'clock (nearly).dehors il fait doux, il y a la tiédeur du soir et du soleil qui décline. il y a nos baragouinements en english qui se perdent dans les ruelles de Nantes. il y a nos lèvres qui mâchent nos vies, des morceaux, des souvenirs, des demains, des garçons, des filles, des femmes,...petit frère. il y a nos pieds qui marchent et mes sandales qui me torturent. il y a le bitume sous ma voûte plantaire et mes sandales qui pendent à mon sac. il y a la main de Sarah moite dans ma main de sueur et son sourire dans mes oreilles. il y a le cimetière avec la piste de décollage pour les tapis volants. il y a des notes de musique dans mes orteils endoloris qui trépignent et finissent par danser. il y a du noir dans la baignoire et sur le savon. il y a de la bohème dans l'eau sale. il y a nos voix qui s'écoutent parler pour mieux se répondre. il y a nous et un appareil photo numérique et des chemises de nuit trop courtes pour qu'on les appelle encore comme ça. il y a nous sous le drap et le matelas à sommeil. alors on dort. il y a oral tout à l'heure. mais après tout. What should we care about?
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voir la mer
26/08/2007 18:48
vacances de pâques à Sceaux (92), avril 2006
Je veux sentir la plante de mes pieds s’imprimer à chacun de mes pas dans le sable. Je veux entendre la mer rouler dans mon oreille et polir mon tympan et le vent siffler jusqu’à m’assourdir. Je veux que les embruns humides viennent griffer mon visage. Je veux que le vent fasse ne plus se fermer mes paupières, les rendant prisonnières de l’océan. Je veux que mes yeux écarquillés se livrent à l’horizon, redoutant de cligner, pas même une seconde, de peur de manquer un instant. Je veux que mes pupilles explosent. Je veux que mes tempes, étranglées par l’étau du vent finissent par céder et que ma tête éclate. Je veux sentir cette ivresse où le corps nous échappe, comme sous anesthésie, quand le corps appartient à quelque chose qui nous dépasse. Comme lorsqu’on est ivre… Mais l’alcool est trop facile. Moi, il faut un océan pour me saouler. Je veux revoir l’immensité des vagues, leurs humeurs, leur lumière. Cela fait si longtemps que je n’ai pas vu la mer. Ce halo miroitant, comme au loin une lumière, comme une promesse, comme un espoir,... Ce qu'il manque au métro: la lumière. Tous ces gens dans le métro avec leurs yeux éteints, qui attendent leur arrêt l’air amorphe. Non mais c'est vrai, c'est tellement triste voir des gens si gris, si ternes,... Je voudrais pouvoir les colorier, de leur tailler un sourire. Un monsieur est entré tout à l’heure dans le métro. Il parlait très fort et portait un énorme sac à dos rapiécé. Il a crié aux gens dans le métro qu'il s'appelait Jerry, que pour lui c'était dur parce qu'il n’avait pas de travail, pas de maison non plus. Alors il a demandé aux gens une pièce ou un ticket restaurant parce qu'il avait faim. Mais il y en a tant d'autres… Ils ne gueulent pas dans le métro, mais ils attendent assis par terre, ils pleurent du regard et marmonnent un "madamsilvouplévouzoriépaunetitepièce", et ils tendent le bras, et ils ouvrent la main, un bras las d'être tendu, une main fatiguée d'être vide... A côté de moi, il y a une dame qui sent très fort les crèmes de soin et le parfum qui coûte cher. Elle est très maquillée, très habillée aussi, avec des couleurs criardes moches mais qu'elle seule peu porter. Je veux sentir l’odeur du large. Paris ne sent rien, pleine de senteurs mêlées et d’effluves bâtardes. Une Paris de contraste, d'élégance, de crasse. Entre les célestes grattes ciel et le monde souterrain de la bouche de métro. Paris ce n’est que ça : du ciel et du sous-terrain ; pas de place pour la mer, pas une source, pas un oasis. L’eau n’apparaît que sur la facture de consommation chaque semestre, ou bien par métaphore… Si certains nagent dans l'opulence et le fric, d'autres se noient dans la misère. Paris est une grande piscine où l'on perd pied, un univers aqueux où les sirènes ensorcèlent les touristes, tandis que les squales barbotent dans les palaces de l’Atlantide et que les poissons morts échouent dans l’abysse du caniveau. Paris, Vénus Anadyomène. Assise dans le métro je ferme les yeux. Je ferme les oreilles. Je ne veux plus sentir aucun effluve d’odeur. Je veux voir la mer. Je veux partir d’ici où les poissons sont carrés et ou les gens croient que la mer est bleue. Erreur, la mer n’est jamais bleue, la mer est vert bouteille, outremer, grise, rose, violacée, ébène, blanche, turquoise,…une mosaïque de couleurs pour ceux qui la regardent. Les gens qui disent que la mer est bleue n’y sont jamais allés et répètent ce que disent les contes pour enfants, ou s’ils y sont allés, ils sont passés devant, sans jamais voir la mer. Pourquoi alors s’obstine-t-on à répandre la rumeur que la mer est bleue ? N’y avait-il que Charles Trenet pour savoir que la mer à des reflets changeants ?
La pétasse rousse dans la télé aussi à des reflets changeant, selon la nouvelle color crème de nutriss’ frutiss’ garnier machin. Moi je vois pas de reflets personnellement. Je vois une tignasse rousse moche. Je zappe, lassée j’éteinds.
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étoiles
26/08/2007 18:44
La lumière,... un peu,... de la lumière,... dans la fenêtre,... sur les sourires,... dans les yeux,... un peu de lumière,... sinon pour y voir plus clair,... au moins pour aveugler,... chasser les nuages dans ma tête,... dans mes yeux,... Une source de lumière, comme si ça pouvait étancher une soif, désaltérer une gorge sèche d'où les mots se font de plus en plus durs à sortir, déshydrater un coeur qui à soif, soif des autres, de leurs yeux, de leurs sourires, de leur lumière. Bande d'étoiles filantes!
février 2006
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