C’est l’histoire du ptit chap’ron rouge qui flash sur le grand méchant loup
C’est une histoire un peu bizarre de personnages qu’on rien à voir
De deux gens qui ont rien vu v’nir
Une histoire dingue de skizofrène : un côté blanc, un côté noir
Le côté obscure de la force : un corps au cœur tremblant de haine
Un œil bon sous ses lunettes noires et une croix gammée sur son torse
C’est l’histoire d’un coup d’soleil, un été sur la côte d’azur
Ou peut-être d’une insolation, sa tête brûle sous sa capeline
Tout feu tout flamme, ici la mer est bleue Marine
Et la région est bleu, blanc, rouge
Bien qu’autour de la baie des anges, on aime pas tant qu’ça la couleur…
Le chaperon rouge est consterné : cette animosité le peine
Mais faut dire que sous sa cape rouge, il croit plus trop au communisme
Quand l’grand loup noir lui tape dans l’œil
Un beau guerrier au crâne luisant
Avec une croix en pendentif et une paire de rangers en cuir
C’est l’histoire d’un amour d’été
L’histoire d’amour apolitique de la ptite fille et du skinhead
Ça peut vous paraître atypique, mais comme la meilleure façon de marcher
C’est toujours la même rien d’sorcier
Et la meilleure façon d’baiser,
C’est l’un dans l’autre
Et l’un dans l’autre ils se taisent et écoutent
Ecoutent les souffles et les cœurs battre
Et l’un contre l’autre ils se parlent
Mais n’écoutent plus, veulent pas s’entendre
Face à face ils parlent de paix
Elle voit la paix d’toutes les couleurs
Lui voit la paix noirs contre blancs
Elle voudrait la paix dans les cœurs :
Trop facile de croire au bonheur puisque ça tient à rien
Lui veut la paix pour sa patrie :
Les turcs en Turquie, les Algériens en Algérie,
Les noirs dehors !
Elle pense qu’on pourrait vivre ensemble,
Enfin… les uns à côté des autres
Que l’problème vient pas des pigments
Mais qu’à vivre les uns sur les autres on arrive plus à s’supporter
Faudrait qu’chacun ait son espace pour apprendre à se rencontrer
C’est l’histoire d’un drôle de rencontre
L’histoire d’une fille un peu spéciale
Un peu larguée, seule sur la terre
Qui rêve juste de visages nouveaux, et d’un peu d’aventure
Pourvu qu’elle oublie ce qu’elle fout puisqu’elle sait même pas où elle va
L’histoire d’une fille un peu troublante, un peu troublée
Et d’un idéaliste violent, très décourageant
Mais pas découragé : il s’prépare pour la guerre civile
Attend sa troisième guerre mondiale
Teintée de folklore barbare comme à l’âge des templiers
Où on massacrait des arabes pour une parcelle de boue séchée
Puisqu’on plante encore des drapeaux, sur
la Lune
, sous les océans
Là-dessus au moins, ils sont d’accord : « Fuck policy ! »
La démocratie c’est du flan, les politiciens du flanby :
On gobe tout puis on recrache
Ca s’appelle le pacte social : et on tombe tous dans l’panneau (faute à Rousseau)
Le nez dans le ruisseau…
C’est une histoire du temps qui coule, qui coule à pic quand ya du fond,
Qui coule des yeux quand on perd pied, alors ils jouent à se noyer,
Balancent des bouteilles à la mer
Et plongent leurs yeux dans le ciel noir, avec aux lèvres un goût de sky
Ensemble ils comptent les étoiles, puisque faut pas compter sur elles
L’étoile du Berger la putain a laissé se perdre l’agneau tourmenté
Parce qu’il est bon le grand skinhead, c’est pas un vrai grand méchant loup
Faut croire qu’il était trop sensible, on l’a brimé, tondu à blanc
On a volé son chaud manteau, où il gardait ses vœux, ses rêves,
Lui reste plus pour vivre encore, que cette épaisse toison de haine
Puisque l’espoir en lui est mort, qu’il est dur et froid comme sa lame
Il préfère les convictions, mourir pour la cause qu’il défend
Ne pas se poser de questions, vivre pour ça en attendant
C’est une histoire qui s’passe la nuit, au clair de lune au bord d’une plage
Une histoire à dormir debout, à rester droits, bien éveillés
A suivre la bordure du trottoir d’une démarche chaloupée.
Histoire à pas dormir du tout et attendre le jour se lever
En se saoulant pour oublier qu’on devrait être à la maison et penser à demain
C’est une histoire comme y’en a d’autres, celle du skinhead et d’une ptite fille
Une histoire où on boit, boit, boit,
Où on s’enivre du temps qui coule
Et où demain n’existe pas