J’ai l’mal de mer
L’cœur qui chavire
Vite toucher terre
J’crois qu’vais vomir
J’me suis faite avoir une fois de plus
A ces trucs bateau j’y ai cru
A tes regards à tes paroles
Que des mensonges, des fariboles
Des salades pour cœur d’artichaut
Cœur trop naïf, trop gros
Qui s’écœure de barbe-à-papa
De longues étreintes au cinéma
Une pomme d’amour, tournez manèges
Toujours plus, qu’il vente, qu’il neige
Tout va trop vite je vais bégère
J’veux sauter de ma montgolfière
Que mon souffle a gonflé trop fort
Pour voler un peu encore
Mais le vertige vient, j’ai peur
Déjà j’ai la tête qui tape
Ma rétine pleure
Mes poumons éclatent
Mon oreille interne déconne
Partout où je vais-je me cogne
Pupilles brouillées tout se voile
Eméchée je scotche les étoiles
Le prince s’en va, je dessaoule pas
Je reste avec la gueule de bois
Petite poupée de porcelaine
Faut croire qu’t’en valais pas la peine
Mais t’es pas si fragile que ça
Tu te fissures, tu te brises pas
Faut dire, j’ai quand même un peu mal
Et pas seulement à l’encéphale
Il me faudrait un nouveau cœur
Un qui batte aime et pleure
Le mien est criblé de toutes parts
Il prend froid, c’est une vraie passoire
Un filtre usagé et sale
Mais qui essaie tant bien que mal
De retenir quelques grains de sables
Quelques sourires, quelques fables
Un mot juste, un doux murmure
Une parole en l’air, une voix dure
Le poids des mots est un supplice
Et les béances s’élargissent
Mon cœur rongé se désagrège
De grâce que vienne un sortilège
Un beau chirurgien cardiologue
Ou un magicien d’apologue
Qui saura guérir mon organe
Que plus jamais mon cœur ne fane
C’est l’histoire d’un cœur
D’un cœur qui bat
Toutes les histoires commencent comme ça
Avec un cœur planté dans un embryon de chair
Là enfoui au creux d’un ventre chaud
Un petit cœur pas plus gros qu’une tête d’épingle
Qui battra plus ou moins vite, plus ou moins fort
On ne naît ni libre ni égaux, ni à peine différents
On sera jamais original, jamais banal non plus
On est l’histoire d’un cœur qui bat
De tout ce qu’il est plein
Qui se serre de tout ce qu’il est vide
Et qui sent penché sur lui un orage protecteur
Tous ces petits cœurs battant
Comme une force sourde qui lui dit
Bat plus fort