l'asphalte revêt des sparadraps
c'est peut être que la route fait mal
et on tombe tous dans l'panneau
on croit que marcher mène plus loin
la terre est juste un labyrinthe
où c'lui qui avance tourne en rond
il y a des sages assis par terre
qui regardent tourner ce manège
tentent de le ralentir un peu
à coup d’ regards
à coup de mots avec des fautes sur des cartons
à tire d'ailes dans leur couvertures
il y a ces erres de la basse cour
et des rapaces qui strient l’azur
qui fondent sur les carcasses des faibles
qui fondent des masses d’or en barres
et qui se marrent sur leurs lingots
il y a ces mages haut dans le ciel
qui derrière leurs fenêtres en fer
voient plus le ciel et les oiseaux
et comme l'argent est volatile
alors ils sautent dans les airs
faut croire qu'c'était que des pigeons
et si le feu s'met à saigner
c'est qu'il est temps de faire un pause
penser une seconde aux martyrs
devant les passagers cloutés
remettre le rétroviseur
le temps d'un regard pour un nuage
une cicatrice blanche dans le ciel
c'est que quelqu'un pense à moi
voir s'écraser une hirondelle
sur le plexiglas du par brise
les autres sont parties pour l'Afrique
les pauvres je pense qu'elles se doutent pas
qu'au loin là bas y a pas de route
pas de pansement pour le bitume
qu' ya qu' d' la caillasse et d'la terre morte
qu' leur labyrinthe a que quatre murs
qu’ le moindre sens est interdit
les pauvres elles doivent pas se douter
que là-bas ils ont pas d’ poulets
pour mettre de l’ordre dans la basse cour
qu’ils ont que des aigles royaux
pour dorer l’ rouge des bataillons
ceux qui massacrent les oisillons
ya bien des sages assis par terre
qui restent à compter les vautours
mais les mages dans leur stratosphère
tirent les hirondelles au sniper
et envoient des armes au Darfour