Un prince charmant lui a laissé un héritier
Un héritier sans trône, un monarque avorté
Mais l’amant est parti
Laissant à la princesse ce petit corps flétri
Ce suzerain bâtard fruit d’une histoire douteuse
Etait né dans la honte d’une mère malheureuse
Le prince l’avait conquise dans une grande cité
Dans un royaume en crise fait de béton armé
Le fourbe l’avait séduite au pied d’une grande tour
Dans une cage d’escalier où l’on traîne aux beaux jours
Le belâtre s'évertue à lui conter fleurette
Le jeune fille n'en fait rien, demande qu'il arrête
Mais face à son refus, notre tyran s’obstine
La belle ignore son but, mais déjà le devine
Elle fuit la forteresse, le satyre à ses trousses
Elle hurle sa détresse tandis que lui la course
Et quand il la saisit en gibier de potence
Le rustre ne faillit pas devant tant d’innocence
Il tire son épée et d’un coup la pourfend
Ça y est le mal est fait, elle porte son enfant
Et la princesse pleure au milieu des poubelles
Le prince était marié et beaucoup plus vieux qu’elle